Pédaler en dialyse

 

Lorsqu’il s’agit d’améliorer le  confort des malades, toutes les idées sont à   prendre, surtout lorsqu’elles sont bonnes. Au vu de l’expérience de plusieurs centres de dialyse  et d’études qui ont prouvé  les bienfaits de l’activité physique en dialyse, l’ADA se mobilise à son tour pour le mieux-être de nos patients et a investi dans l’achat de pédaliers.  

 

Parmi les bienfaits observés, on note la diminution de la fatigue et de l’anxiété, l’amélioration de la circulation sanguine, la réduction des crampes musculaires et des impatiences, la réduction des risques d’hypotension et d’hypertension, l’amélioration de la force et l’endurance des muscles et la réduction des risques liés à la sédentarité et l’amélioration du statut nutritionnel.

 

Des études démontrent   également que l’exercice améliore les effets de l’hémodialyse.   DR ANNE KOLKO-LABADENS : En  2009 une revue de la littérature sur « Exercice et Dialyse » a été publiée et a confirmé que l’exercice peut améliorer les capacités à l’effort, l’état nutritionnel, limiter les complications cardiovasculaires mais aussi apporter une amélioration de la qualité de vie. Développer un programme d’exercice physique chez l’hémodialysé dans « la vraie vie » est difficile pour plusieurs raisons : La majorité des centres de dialyse ne dispose pas d’un kinésithérapeute ou d’un animateur capable d’organiser des séances d’exercice physique, ni même d’un lieu et d’un espace suffisant pour ce type d’activité, le moment de l’exercice peut poser problème : avant dialyse la surcharge hydrosodée limite les capacités, mais après ce sont les crampes ou la fatigue et surtout l’envie de rentrer à domicile. Le fait d’utiliser ce temps de séance, souvent considéré comme « perdu »,  est bien perçu et bien toléré avec pour objectif l’amélioration de la qualité de vie, l’augmentation de la masse musculaire et de l’état nutritionnel.  

 

Projet pilote parti d’une étude scientifique menée en 2012, à l’AURA Auvergne par  le Docteur  Myriam Isnard, néphrologue et Nathalie Boisseau, professeur en physiologie du sport. L’idée était de voir si intégrer de l’exercice pouvait avoir un effet positif chez les patients et en particulier une activité physique qui soit simple, comme une activité de vélo pratiquée assis ou couché pendant la dialyse ». Au vu des résultats probants, l’Aura de Chamalières a décidé d’étendre cette activité à ses unités auvergnates.Car il faut savoir qu’au-delà des améliorations constatées sur le plan musculaire et physiologique, l’amélioration est évidente également sur le plan psychologique. En pédalant 30 minutes minimum par séance, les   patients sont unanimes pour constater une amélioration de leur quotidien.

« Le but est d’apporter du confort aux patients et améliorer leur vie. Ils sont immobiles pendant quatre heures, mais oublient le générateur et les soins »

Expérience du centre de Blois : Selon leur état du jour, les patients passent 10 à 45 minutes de leur séance à pédaler. « Si les patients ne sont pas trop fatigués ou qu’ils n’ont pas d’autres problèmes de santé particuliers, ils peuvent tout à fait prétendre à cet exercice. Cela fait passer le temps et maintient une activité musculaire, c’est important. Les chutes de tension sont moins fréquentes et ils remarchent mieux après », explique le docteur Akposso, néphrologue.

 

Les bienfaits de ces pédaliers vont même plus loin. « Les patients se sentent mieux pris en charge, on ne les laisse pas dans un lit devant la télévision, mais on s’intéresse à eux en dehors de leur maladie. Ils participent à quelque chose, ne se sentent pas exclus de la société. Ils se sentent vivants, tout simplement », poursuit-il. Il suffit aux médecins de faire une prescription médicale. « Le but est d’apporter du confort aux patients et améliorer leur vie. Ils sont immobiles pendant quatre heures, mais oublient le générateur et les soins. »  

 

Pour quels patients ? Tous les patients dialysés en état stable.